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dimanche 13 mars 2011

Arabie: les Saoudiens avides de réformes, mais peu enclins à la révolte



RYAD — Les Saoudiens veulent des réformes politiques et économiques mais ne sont pas prêts à se révolter, ont assuré des analystes après l'échec d'un appel à manifester lancé pour vendredi par des militants.
"Je pense que les citoyens saoudiens sont prêts pour des changements mais ne sont pas prêts à se révolter. Et cela explique pourquoi les appels à manifester échouent misérablement", a expliqué à l'AFP un défenseur des droits de l'Homme, Fouad al-Farhan.
M. Farhan a estimé qu'après l'absence de réaction à l'appel pour une journée de colère vendredi, au lendemain d'un incident qui a fait, selon des témoins, trois blessés dans l'est du pays, d'autres appels du même genre connaîtraient un sort similaire.
Des manifestations étaient supposées avoir lieu à Ryad et dans d'autres villes du royaume pour demander des réformes, mais les lieux désignés étaient quadrillés par la police et les protestataires ne se sont pas montrés.
Pour M. Farhan, les appels à manifester diffusés par les réseaux sociaux, et émanant souvent de l'étranger, ne jouissent pas d'un soutien à l'intérieur du pays, y compris dans les milieux saoudiens qui ont déjà demandé au roi Abdallah l'introduction d'une Constitution et des réformes politiques.
"Les militants locaux n'ont pas appelé à manifester et n'ont pas encouragé les autres à le faire. Et une majorité de jeunes n'étaient pas en faveur de ces appels", a ajouté M. Farhan.
Pour le directeur du centre d'études légales et stratégiques pour le Moyen-Orient, Anwar Eshki, la mobilisation a été un échec parce que non seulement les appels venaient de l'étranger, mais aussi parce que les chefs religieux se sont opposés à ces manifestations.
"La plupart des appels sur internet venaient de différents pays arabes et n'avaient pas de soutien dans le royaume", a-t-il assuré. "Et un édit des plus hautes autorités religieuses du royaume a prescrit aux Saoudiens qui sont très pratiquants de rester chez eux", a ajouté M. Eshki.
Dans une note sur l'Arabie saoudite, le centre de recherche Eurasia souligne également que la majorité des militants en Arabie saoudite n'appelaient pas à la chute du régime, mais à l'instauration de réformes politiques, notamment l'élection d'une assemblée représentative pour remplacer le conseil consultatif nommé par le roi.
Pour M. Eshki, les autorités doivent cependant accélérer le rythme des réformes si elles veulent se protéger de l'agitation qui prévaut dans d'autres pays arabes, y compris dans d'autres monarchies du Golfe.
"Nous devons accélérer les réformes si nous ne voulons pas que le séisme qui a touché le monde arabe atteigne le royaume", premier exportateur de pétrole dans le monde, a-t-il estimé.
Pour M. Farhan, la révolte en Arabie saoudite n'est envisageable que si les conditions économiques et sociales se détériorent.
"Si le chômage atteint 30% et si les services publics comme la santé ou le logement, se détériorent, nous pouvons voir les gens se révolter. Le rythme des réformes est crucial pour arrêter cela", a expliqué M. Fahran.
Pour le moment, selon les chiffres officiels, le niveau général du chômage s'établit à 10,5 %. Dans la tranche des jeunes de 20 à 30 ans, il est toutefois de 30%.
Les autorités saoudiennes ont annoncé récemment un plan d'aide de plus de 35 milliards de dollars. Mais l'économie du pays et notamment le secteur privé doivent être capables de créer des centaines de milliers d'emplois et les subventions publiques ne suffisent pas.
En outre, sous la houlette du roi Abdallah, des réformes politiques ont été entreprises mais leur rythme est très lent. Et elles sont en suspens, alors que la question de la succession du souverain âgé de 86 ans se pose.

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