Sont loyalistes, ceux qui témoignent de la loyauté à leurs souverains ou aux régimes et aux institutions établis en leur restant fidèles face à la rébellion.

Citation du jour

Citation du jour : "Quiconque nie l'autorité et le combat est anarchiste." [Sébastien Faure]

Bon mois de Ramadan

Bon mois de Ramadan

jeudi 24 mars 2011

Brésil: S.M. le Roi Mohammed VI est un Souverain progressiste




Le Maroc, qui a trouvé son chemin de développement, constitue un modèle à suivre pour d'autres pays, a souligné mardi à Sao Paulo, le ministre brésilien des Affaires étrangères, Antonio de Aguiar Patriota.
Dans une déclaration à la MAP, à l'issue d'une table ronde sur «La présence arabe au Brésil», M. Patriota a indiqué que S.M. le Roi Mohammed VI est un Souverain «progressiste», formant le vœu que les réformes annoncées dans le discours royal aillent un impact positif sur le développement au Maroc.
Exprimant le voeu de voir les relations maroco-brésiliennes se renforcer davantage, le ministre brésilien a mis en exergue l'important rôle que jouent les ambassades des deux pays dans la promotion de la coordination politique entre les deux parties.
«Nous sommes toujours en contact avec l'ambassadeur du Royaume au Brésil et nous avons nommé récemment un nouvel ambassadeur du Brésil à Rabat qui, sans doute, y accomplira au mieux sa mission», a-t-il dit.
M. Patriota a, par ailleurs, rappelé l'importance des entretiens qu'il a eus en janvier dernier à Brasilia, avec le Premier ministre, Abbas El Fassi, en marge de la cérémonie d'investiture de la Présidente brésilienne, Dilma Rousseff.
Le Maroc ne fait pas partie uniquement de l'espace géographique arabe, mais il est également un pays atlantique à l'instar du Brésil, a indiqué le diplomate brésilien, mettant l'accent sur les liens historiques unissant les deux pays.
«Tout Brésilien qui se rend au Maroc se sent comme dans son propre pays», vu que le Royaume est un pays «très hospitalier jouissant d'atouts naturels et culturels considérables et d'énormes potentialités de nature à développer nos relations commerciales», a-t-il affirmé.
Concernant les événements que traverse actuellement le monde arabe, M. Patriota a rappelé le soutien constant de son pays aux aspirations des peuples arabes pour davantage de démocratie, de justice sociale et de liberté.
Au cours de cette rencontre, qui s'est déroulée au siège du «Centre des recherches ‘'Amérique latine-monde arabe» à Sao Paulo, le ministre brésilien n'a pas manqué de saluer les initiatives entreprises par l'ancien chef de l'Etat brésilien, Luiz Inacio da Silva, en faveur du rapprochement entre les pays de l'Amérique latine et le monde arabe.

lundi 21 mars 2011

Qui est loyaliste en Libye?



A différent moment de l'histoire ce terme fut légitime ou pas, selon l'axe politique.

Ainsi au Canada en 1776 ils furent nommé Loyaliste, ou Loyaliste de l'Empire-Uni, nom donné aux colons vouant loyauté à la couronne britannique suivant la déclaration d'indépendance des États-Unis. Leur cause légitimé par la couronne renforça leur volonté de résister aux rebelles indépendantistes, à aucun cas il furent nommé de fantoche étant donné que l'Amérique du Nord était une colonie britannique, les discrédités furent plutôt les colons rebelle désirant un état indépendant.

En Amérique les Loyalistes étaient les colons américains qui restèrent loyaux au Royaume de Grande-Bretagne (et à la Monarchie britannique) lors de la Révolution américaine. Ils étaient souvent qualifiés de Tories (conservateurs), Royalists, ou King's Men (hommes du roi) par les Patriots, qui soutenaient la cause américaine. Nombre de loyalistes qui avaient subi de mauvais traitements de la part des Patriots, fuirent le pays pour s'installer en Grande-Bretagne ou ailleurs en Amérique du Nord britannique, comme au Canada, où on les honorait du titre de United Empire Loyalist (loyalistes de l'Empire uni) ou aux Antilles britanniques.

En France le terme loyaliste a été utilisé en France durant la Seconde Guerre mondiale pour décrire les vichystes refusant de se rallier au Général de Gaulle alors en faction contre l’État français, régime collaborationniste de Philippe Pétain se substituant à la troisième République française et dont le gouvernement siégeait à Vichy.

Plus tard, il trouva écho durant les guerres d'indépendance liées à la décolonisation. Durant la guerre d'Indochine puis la guerre d'Algérie, étaient qualifiés de « loyalistes » les "indigènes" qui soutenaient le statu quo du rattachement à la République française contre les mouvements indépendantistes, les qualifiant en retour de « fantoches ».

Ainsi le loyaliste à travers différent contexte de l'histoire, n'a pas la même idéologies politiques uniforme en tous lieu et en tous temps. Mais ce qui fait sa nature propre et immuable en tous temps et en tous lieux, c'est sa loyauté envers l'autorité souveraine de son pays et son opposition armée envers la rébellion.
Le loyaliste c'est l'homme du roi, en tant de crise il luttera contre la rébellion pour l'endiguer et rétablir l'autorité politique du souverain (de l'état dans un contexte républicain). Les loyalistes sont considéré comme conservateurs car ils s'oppose au changement, à la révolution, dans la plupart des cas leur attachement au patrimoine est fondé sur une volonté protectrice intransigeante.
A ne pas confondre avec le patriote qui lui va lutter pour la souveraineté de son peuple. Le patriote est le nom donné aux révolutionnaires américains qui se sont rebellé contre la couronne britannique. En ce sens le loyalisme est un modèle de résistance monarchiste, voir de résistance fidèle à l'état à contrario des patriotes qui sont plutôt des rebelles à la monarchie et à l'état, dans le but d'être un peuple souverain.

Pour certaines personnes qui confonde le terme patriote et loyaliste voilà ce qu'ils disent au sujet des loyalistes libyens dans un blog médiateur qui entretien le dialogue entre lecteur et journaliste:


"Titrer sur la situation lybienne en qualifiant les réactions des troupes (armée + mercenaires) de LOYALISTE est une honte.
  Qu'y a-t-il de loyal dans une dictature terroriste?
  Qu'y a-t-il de loyaliste à tirer sur un peuple qui veut accéder à un peu plus de lumière ?
Si vous sentez le loyalisme lorsqu'il y a forfaiture visà vis du peuple lybien... vous êtes,alors ,des journalistes bien curieux."


Voilà la réponse du médiateur:

Merci pour votre contribution qui montre la difficulté qu'il y a parfois à interpréter la langue française. Pour le dictionnaire, est considéré comme loyaliste celui  "qui témoigne de la fidélité à son souverain ou au régime et aux institutions établis". Dans le cas lybien, les loyalistes sont ceux qui témoignent leur fidélité à Mouammar Khadafi. Ce mot n'inclue pas de jugement de valeur.

Donc sans porter un jugement sur un régime quelle qu'il soit, ceux qui le défende, les contre-révolutionnaire armées sont des loyalistes. En Libye les loyalistes sont les combattants fidèles au régime de Mouammar Khadafi, c'est a dire le régime légitime et non le gouvernement rebelle. Le fait que les rebelles fonde un état et qu'il soit reconnue par les nations unies ne les rend pas plus légitime, leur droit vienne d'une ingérence étrangère, alors que le régime libyen de Khadafi est celui du peuple libyen il a gagner sa légitimité, ces un régime avec une armée capable de défendre les intérêts du peuple alors que les rebelles ne constitue par une force, ni même un régime, mais juste un micro état insurgé, une organisation révolutionnaire lié à une entreprise terroriste (al qaida). Mais sans allé jusqu'à analyser la nature de l'état des insurgés à Benghazi, on peut tous de suite dire que l'insurrection est l'arme de la révolte contre le pouvoir, ainsi le pouvoir du régime en place est combattue par des rebelles, que ces dernier soit bon ou mauvais selon le jugement des nations unies, cela reste une rébellion contre le pouvoir.

Sont loyalistes, ceux qui témoignent de la loyauté à leurs souverains ou aux régimes et aux institutions établis en leur restant fidèles face à la rébellion.

http://mediateur.blogs.sudouest.fr/archive/2011/03/13/qui-est-loyaliste.html

John McCain: "Le Maroc est un exemple à suivre" dans la région arabe


John McCain au Sénat à Washington


Le Roi Mohammed VI a "depuis longtemps imprimé une dynamique de réformes continue", a déclaré dimanche sur CNN le sénateur américain John McCain, soulignant que le Maroc constitue, à cet égard, "un exemple à suivre" dans la région arabe.

"Le Roi du Maroc, qui a annoncé des réformes constitutionnelles, a depuis longtemps imprimé une dynamique de réformes continue", a affirmé l'ancien candidat aux élections présidentielles de 2008, qui était l'invité de "State of the Union", une émission hebdomadaire phare des questions politiques nationales et internationales.

Au lendemain de l'annonce des réformes constitutionnelles par le Souverain, John McCain avait félicité le Roi Mohammed VI pour son "impressionnant discours", affirmant que le Maroc "continue d'être un exemple positif" pour les pays de la région du Moyen Orient et d'Afrique du Nord (MENA).

"Je tiens à féliciter Sa Majesté lle Roi Mohammed VI pour les réformes constitutionnelles et démocratiques qu'il a annoncées dans son impressionnant discours", avait-il indiqué dans un communiqué, soulignant que ce nouvel agenda de réformes s'inscrit en droite ligne de "l'engagement de longue date" pris par le Souverain en vue de bâtir un "avenir fait de réforme et de modernisation".

Le sénateur américain avait affirmé, à cet égard, que grâce à cet agenda de réformes "le Royaume du Maroc va continuer de se positionner en tant qu'exemple positif pour les autres gouvernements à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord".

La Ligue arabe critique les frappes aériennes sur la Libye


«Ce que nous voulons c'est la protection des civils et pas bombarder plus de civils», a déclaré dimanche le secrétaires général de la Ligue arabe.
«Ce que nous voulons c'est la protection des civils et pas bombarder plus de civils», a déclaré dimanche le secrétaires général de la Ligue arabe.

Soutien de poids au vote de la résolution de l'ONU jeudi, l'organisation panarabe a émis des réserves dimanche sur les opérations alliées qui, selon elle, sortent du cadre de leur mission et mettent en danger des civils.

L'unité internationale affichée samedi lors du sommet d'urgence à Paris semble montrer une première fissure. Ainsi la Ligue arabe, qui soutenait cette semaine les alliés dans leur projet d'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, a émis des critiques dimanche contre les actions qui sont effectivement menées. Au lendemain des premières opérations alliées, le secrétaire général de la Ligue Amr Moussa a critiqué les frappes aériennes, estimant qu'elles vont au-delà de la mission réclamée par l'organisation et causent des pertes civiles. «Ce que nous voulons c'est la protection des civils et pas bombarder plus de civils», a déclaré Amr Moussa.

D'autres pays, qui eux n'avaient jamais caché leurs réticences vis-à-vis d'une intervention internationale, ont maintenu leur position dimanche. La Russie, qui s'était abstenue lors du vote de la résolution 1973, a exprimé une position similaire à celle de la Ligue arabe, appelant la coalition internationale à cesser de recourir à la force de manière «non-sélective» et de faire ainsi des victimes civiles en Libye. «Il est inadmissible d'utiliser le mandat du Conseil de sécurité (...) afin de mener à bien des objectifs qui vont clairement au-delà de ses dispositions, prévoyant uniquement des mesures pour protéger la population civile», dit le communiqué de la diplomatie russe. De même la Chine, qui s'était aussi abstenue jeudi, regrette les bombardements de la coalition internationale, a indiqué son ministère des Affaires étrangères. «Nous espérons que la Libye pourra rétablir la stabilité aussi vite que possible et éviter de nouvelle victimes civiles liées à l'escalade d'un conflit armé», a-t-il ajouté.

L'Allemagne désapprouve mais coopère
Concernant le Brésil, troisième pays à s'être abstenu jeudi, la Maison-Blanche a tenu à affirmer dimanche que la présidente Dilma Rousseff n'avait pas exprimé de «malaise» au sujet de l'opération militaire en Libye lors de ses entretiens avec Barack Obama. En Amérique du Sud, le Venezuela, la Bolivie et l'Equateur avaient en revanche clairement rejeté vendredi toute intervention militaire en Libye.

Berlin, qui a toujours affiché son opposition à une intervention, a tout de même permis aux forces américaines d'utiliser leurs bases en Allemagne pour leurs opérations. La coordination des opérations militaires de la coalition est par ailleurs assurée par le US Africa Command, dont le quartier général se trouve à Stuttgart, dans l'ouest du pays. Du côté de la population, un sondage d'opinion paru dimanche indique qu'une majorité des Allemands soutient l'intervention militaire internationale, tout en se félicitant du fait que les forces armées allemandes n'y participent pas.

Enfin l'Iran a également émis des réserves dimanche. Téhéran dit soutenir les «revendications légitimes» des Libyens face au régime de Mouammar Kadhafi, mais «doute» des réelles intentions des Occidentaux, selon le porte-parole de la diplomatie iranienne.

Libye: les partisans de Kadhafi crient vengeance

Des partisans de Mouammar Kadhafi ont manifesté leur soutien au colonel samedi à Tripoli.
REPORTAGE - Le «Guide» a mobilisé ses soutiens et promis d'armer le peuple. Mais les manifestants se sont évanouis aux premières explosions.

La fête est terminée. Le visage pâle, les yeux rougis de fatigue, Hoda enrage: «Je me battrai jusqu'à la dernière goutte de mon sang!»

Abonnée aux rassemblements pro-Kadhafi, cette fervente supportrice du régime n'a plus le cœur à se trémousser sur ses tubes patriotiques préférés. Dimanche matin, aux environs de 2h20, elle a été réveillée, comme les 2 millions et demi de Tripolitains, par une série de fortes explosions - les premiers tirs de missiles occidentaux -, suivies des ripostes de la défense antiaérienne libyenne. Confuse, elle a passé la nuit accrochée à son balcon, à regarder le ciel se remplir d'un étrange feu d'artifice et à trembler à chaque détonation. Puis, une fois troqué son pyjama contre une robe verte - et reçu les directives de son comité populaire -, elle s'en est allée insulter les journalistes occidentaux, derniers étrangers dans un pays qui se vide, chaque jour, de sa population non libyenne. «Vous avez déclenché la guerre! Vous allez le payer cher», lâche-t-elle sur le parterre de l'hôtel Rixos, à l'attention des reporters étrangers. Des messages à faire passer à «ce chien de Sarkozy» et à «ce traître d'Obama», elle en a plein son sac.

Kadhafi invisible
Rédigés sur de petits bouts de papier, elle en pioche un au hasard pour le lire à haute voix: «Nous savons pourquoi vous êtes là: pour nous voler notre pétrole, c'est tout! Vous dîtes que vous voulez sauver notre peuple. Alors, pourquoi avoir tué nos civils?» Quand on lui demande si elle a pu voir, de ses propres yeux, les dégâts causés par les bombardements, elle répond, évasive: «Partout! Il y a en a partout! Vous n'avez qu'à allumer la télévision nationale. On y voit des images de blessés. Il paraît qu'il y a eu 48 morts et 150 blessés à travers tout le pays!» Des informations impossibles à vérifier, la presse étant gardée à l'écart des hôpitaux, des morgues et des sites touchés.

Seul le cimetière de Sidi Ali Henchir, à l'est de Tripoli, a accepté, dimanche, de nous ouvrir ses portes, mais dans le cadre d'une visite guidée, et sous haute surveillance, organisée par le gouvernement. L'accueil y est digne d'une déclaration de guerre. «Djihad! Djihad!», hurlent à l'unisson plusieurs centaines de personnes - des jeunes pour la plupart -, entassés autour des stèles, au rythme des tirs de kalachnikovs vers le ciel. Une fois de plus, c'est le président français, principal initiateur des frappes aériennes, qui est visé. «Il n'y a qu'un seul Dieu et Sarkozy est l'ennemi de Dieu!», hurle un homme en nous invitant à nous recueillir sur le tombeau d'un bébé de deux mois qui serait mort dans les bombardements. Sur la terre brune et fraîche de ce mini-cercueil, quelques fleurs ont été déposées. Le père, un certain Faraj Mohammad Tebib, raconte qu'une bombe a emporté la moitié de sa maison dans le quartier de Tajoura, blessant sa femme et emportant sa petite fille, Sihem. Par contre, l'homme se met à hésiter lorsqu'on l'interroge sur l'hôpital où se trouve son épouse afin de pouvoir la rencontrer. «Elle a été emmenée à l'hôpital central… Euh, non, dans une clinique… Mais je crois qu'à l'heure où l'on parle, elle a dû sortir.» Les tombeaux - vides - des 24 autres victimes présumées de Tripoli sont, eux, de l'autre côté du cimetière, au bord de cette mer Méditerranée que Mouammar Kadhafi a menacé, dans son dernier message sonore, de transformer en «champ de bataille».

Depuis le vote de la résolution onusienne, le Guide libyen brille par son absence. Samedi soir, à quelques heures du début des opérations militaires étrangères, ses sbires avaient préparé un «bouclier humain» - composé de plusieurs centaines de badauds - dans sa caserne de Bal el-Azizia, sur la route qui mène à l'aéroport de Tripoli, pour y écouter son discours, annoncé comme imminent. Rassemblés au pied des ruines d'une bâtisse blanche - sa fameuse maison bombardée par l'armée américaine en 1986 et que Kadhafi a, depuis, gardée en l'état comme mémorial -, ils l'ont longuement attendu, avant de s'évaporer en quelques minutes à l'annonce des premiers tirs de missiles.

«Le peuple libyen ne se rendra jamais»
Quelques heures plus tard, c'est un Kadhafi particulièrement belliqueux qui a fini par donner signe de vie, depuis un endroit inconnu, en diffusant un message sonore préenregistré sur la télévision nationale. «Les dépôts d'armes sont ouverts, nous avons commencé à distribuer les armes aux civils», a-t-il lancé sur un ton virulent, en précisant qu'il s'agissait de mitrailleuses, de lance-grenades et de grenades. Pour lui, le «peuple libyen ne se rendra jamais». Mais de quel peuple s'agit-il exactement? Derrière les murs, de nombreuses voix proches de l'opposition osent, elles, rêver d'un changement. «Kadhafi tue son propre peuple depuis presque 42 ans. Seule une opération étrangère finira par nous aider à mettre fin au massacre», confie un informaticien qui dit avoir passé, samedi «la plus belle nuit de sa vie».

dimanche 20 mars 2011

Ligue Arabe et Occident. Lybie et conflits d’intérêt



Cinq pays Arabes : Maroc, Emirats Arabes Unis, Qatar, Jordanie et Irak, se sont alliés à la coalition menée par la France et le Royaume Uni pour faire tomber le régime de Kadhafi.

Sur les 22 pays de la Ligue Arabe, l’Algérie et la Syrie étaient les seuls à ne pas avoir apporté leur soutien la semaine dernière au Caire pour l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne sur la Lybie.

Aujourd’hui, 17 membres n’ont pas souhaité s’intégrer à la coalition formée suite a la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, et qui autorise à défendre les civiles Lybiens.

Pour ceux qui restent, la décision de se joindre à la coalition relève plus souvent de leurs propres intérêts que de l’idée de vouloir aider la Lybie à se débarrasser de l'une des pires dictatures, selon un article paru dans El Pais, et rédigé par Ignacio Cembrero.

Le Maroc, qui a toujours soigné ses relations étroites avec la France et les Etats-Unis pour ses intérêts dans le Sahara occidental, est l’unique pays du Maghreb à s’être rendu à Paris vendredi soir.

Jouant un rôle tout aussi contradictoire, les Emirats Arabes Unis et le Qatar cherchent à montrer leur loyauté en Occident pour avoir les mains libres dans leurs zones d’influence, et dans l’idée d’avoir un appui lors un éventuel conflit contre l’Iran…

A noter que le ministre Iranien jette aussi le doute sur les intentions occidentales : "ces pays entrent en général en action avec des slogans trompeurs de soutien aux peuples, mais en réalité ils cherchent leurs intérêts et notamment pour établir des bases militaires afin de poursuivre leur politique colonialiste et leur domination sous des formes nouvelles".

samedi 19 mars 2011

Intervention en Libye: "C'est trop tard", selon Marine Le Pen



La présidente du FN, Marine Le Pen, a jugé vendredi que la décision d'une intervention militaire en Libye arrivait "trop tard", soulignant que pour y participer la France devrait déjà retrouver son armée "éparpillée partout dans le monde, embourbée en Afghanistan".



"J'étais partisan d'une zone d'exclusion aérienne mais tout de suite. C'est trop tard maintenant", a déclaré Mme Le Pen sur France Info.
Selon elle, "aujourd'hui, les armes utilisées par M. Kadhafi sont des armes terrestres, ce ne sont plus des armes aériennes, donc cette zone d'exclusion aérienne ne servira plus à rien".
"Il faut quand même être conscient que si nous engageons notre armée, d'abord il va falloir la retrouver parce qu'elle est éparpillée partout dans le monde, embourbée en Afghanistan", a-t-elle aussi déclaré estimant que "si nous intervenons nous sommes peut-être là pour 15 ans".
"Ce n'est pas uniquement avec quelques frappes, en tapant quelques radars ou quelques pistes d'aéroport que l'on va régler le problème de la Libye, qui est un problème à mon avis déjà de guerre civile et de guerre civile à long terme", fait valoir la présidente du Front national.
"Si vous menez un acte de guerre contre un pays, ce n'est pas un jeu vidéo (...). Il faut s'attendre à ce qu'il y ait une réplique, c'est-à-dire qu'il y ait la guerre". Or "est-ce que les Français ont envie que nos soldats entrent en guerre contre la Libye, alors même encore une fois que nous sommes embourbés en Afghanistan ?", a-t-elle demandé.
Pour Mme Le Pen, il aurait été "plus sage de prendre la position de l'Allemagne, de la Chine, du Brésil, de la Russie" et de la Turquie, pays qui se sont abstenus lors du vote de la résolution de l'Onu permettant d'intervenir militairement contre les forces du colonel Kadhafi.

Qui participera aux opérations militaires en Libye ?


A l'issue du sommet qui a acté le début de l'opération militaire internationale en Libye, un communiqué a précisé que "les contributions" des pays qui ont souhaité participer "seront différenciées""Nous nous félicitons de l'adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité" de l'ONU, indiquent les participants. "Nous sommes déterminés à agir collectivement et résolument pour donner plein effet à ces décisions". Si la plupart des grandes puissances sont unanimes sur la nécessité de mettre fin à la violence en Libye, certaines sont bel et bien plus engagées que d'autres.



La France en pointe de l'opération. "Il est clair que la France assure le leadership de l'action militaire dans l'espace aérien libyen", a reconnu le premier ministre belge Yves Leterme. En effet, Paris a été à l'origine de la mobilisation diplomatique, et c'est le président français qui a annoncé seul le lancement de l'opération militaire, samedi. Deux patrouilles françaises, soit environ une vingtaine d'avions, sont pour l'instant en opération sur le territoire libyen, selon le ministère de la défense. Le porte-avion Charles de Gaulle devrait appareiller dimanche. Deux frégates de défense aérienne sont actuellement au large de la Libye.
Londres et Ottawa participeront à la première vague. Les forces militaires britanniques ont indiqué qu'elles participeront aux opérations en Libye en mettant à disposition des avions de combat Tornado et Eurofighter. Hors d'Europe, le Canada a annoncé l'envoi de 7 avions de chasse pour cette opération. L'Italie a indiqué qu'elle se limitait pour le moment à la mise à la disposition des bases aériennes de la péninsule, mais qu'elle était prête à éventuellement participer à des raids.
D'autres pays aux rôles flous. Plusieurs pays européens, dont la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, le Portugal, la Grèce, l'Espagne, la Turquie, la Pologne et la Lithuanie, ont confirmé leur volonté de participer aux opérations militaires, sans préciser si cela signifierait un déploiement militaire ou un usage des bases. Le Qatar, ainsi que les Emirats arabes unis, le Maroc et la Jordanie, étaient présents lors du sommet de samedi.
Les Américains en retrait. La position des Etats-Unis, qui soutiennent cette opération, n'est pour l'instant pas clairement définie. La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a réaffirmé que le cessez-le-feu en Libye doit être appliqué, mais n'a pas précisé quels moyens Washington mettrait à disposition. Les USA vont apporter des capacités à l'effort militaire, s'est-elle contentée de dire. Elle a cependant répété, comme l'avait fait Barack Obama, que les Etats-Unis ne deploieront pas de soldats en Libye.
Les Allemands écartés. L'Allemagne, une des trois grandes puissances s'étant abstenue lors du vote au Conseil de sécurité de l'ONU, ne prendra pas part aux opérations, selon Angela Merkel"Nous sommes unanimes sur la nécessité de mettre fin à cette guerre. La résolution doit être appliquée", a-t-elle néanmoins précisé. Berlin devrait assumer "des responsabilités supplémentaires en Afghanistan", en assurant notamment la surveillance afin de libérer des appareils américains.
L'OTAN absente. La France a catégoriquement refusé que l'OTAN intervienne dans les raids immédiats et urgents en Libye, estimant que cela s'agirait d'un très mauvais signal envers les pays arabes. Signe que l'Alliance n'a pas été consultée, son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, n'était pas à Paris samedi. Il est cependant possible que l'organisation soit sollicitée pour des opérations prévues par la résolution de l'ONU, mais qui nécessitent du temps et de gros moyens pour être mises en oeuvre. Il s'agit notamment d'une zone d'exclusion aérienne et du contrôle de l'embargo sur les armes.

Japon : le bilan des morts et des disparus approche les 20.000


Le nombre des morts confirmés et des personnes portées disparues à la suite du séisme et du tsunami au Japon approchent désormais les 20.000, huit jours après la catastrophe, a annoncé samedi la police.
L'agence de la police nationale a indiqué que le nombre de morts confirmés atteignait 7.653 et celui des personnes portées disparues 11.746, soit un total de 19.399, à 23H00 locales (14HOO GMT) samedi après la catastrophe du 11 mars dans le nord-est du Japon.
Toutefois les autorités craignent que ce bilan ne soit encore loin de la réalité, de vastes zones d'habitations situées sur 
la côte du Pacifique de l'île de Honshu ayant été dévastées.
Les espoirs de retrouver des survivants dans les amas de décombres se sont encore amenuisés après la vague de froid qui s'est abattue en début de semaine sur le Nord-Est du pays et qui s'est accompagnée de chutes de neige.
Le bilan des morts a dores et déjà dépassé celui du tremblement de terre de 7,2 de magnitude qui avait frappé en 1995 le port de Kobe, dans l'ouest du Japon, faisant 6.434 morts.
Le séisme du 11 mars est actuellement la catastrophe naturelle la plus meurtrière au Japon depuis le séisme survenu en 1923 dans la région du Kanto, qui englobe Tokyo et qui avait fait 142.000 morts.
L'agence Kyodo a rapporté mercredi que le nombre des personnes disparues dans la ville côtière d'Ishinomaki, dans la préfecture de Miyagi, devrait atteindre 10.000.
Et samedi la chaîne de télévision publique NHK a annoncé qu'environ 10.000 personnes étaient également portées disparues dans la ville portuaire de Minamisanriku, dans la même préfecture.

Libye: la coalition internationale passe à l'action, premier tir français


La coalition internationale a lancé samedi une opération militaire en Libye avec le premier tir d'un avion français sur ce pays en proie à une insurrection réprimée depuis plus d'un mois dans le sang par le régime autoritaire de Mouammar Kadhafi.
Après des semaines d'hésitations, un mandat de l'ONU et un appui arabe, une réunion extraordinaire à Paris entre l'Europe, les Etats-Unis, l'ONU et des pays arabes s'est conclue par l'annonce de cette intervention souhaitée par l'opposition libyenne après les vains appels au départ de M. Kadhafi.
La première frappe aérienne française a visé à 16H45 GMT un véhicule militaire des forces du régime dans un lieu indéterminé, le premier tir après le feu vert jeudi de l'ONU au recours à la force pour protéger la population civile.
Une vingtaine d'avions français Rafale et Mirage ont survolé le territoire, alors que les troupes fidèles à M. Kadhafi ont bombardé dès l'aube la ville de Benghazi, l'un des derniers bastions de l'opposition qui tentait de repousser leur avancée.
L'annonce du raid français a été salué par des tirs de joie et des coups de klaxon à Al-Marj, à une centaine de kilomètres au nord-est de Benghazi, où se sont arrêtés certains des civils ayant fui les bombardements de samedi.
"En accord avec nos partenaires, nos forces aériennes s'opposeront à toute agression des avions du colonel Kadhafi contre la population de Benghazi. D'ores et déjà nos avions empêchent les attaques aériennes sur la ville", a déclaré le président français Nicolas Sarkozy après la réunion de Paris. Les appareils sont "prêts à intervenir contre des blindés", a-t-il dit.
Le porte-avions français à propulsion nucléaire Charles de Gaulle devait appareiller dimanche de Toulon (sud) en direction de la Libye.
"Le peuple libyen doit être protégé, et en l'absence d'une fin immédiate à la violence contre les civils, notre coalition est prête à agir d'urgence", a affirmé le président américain Barack Obama, sans préciser le degré de la participation des Etats-Unis.
Sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a promis des "capacités uniques" c'est-à-dire des moyens militaires dont ne disposent pas leurs alliés. "Kadhafi continue de défier le monde (...), tout retard supplémentaire mettrait encore davantage de civils en danger", a-t-elle estimé, en espérant de nouvelles défections dans l'entourage de M. Kadhafi.
Le ministère russe des Affaires étrangères a cependant regretté l'intervention armée. Moscou s'était abstenu lors du vote de la résolution de l'ONU.
Malgré le lancement de l'opération militaire, M. Sarkozy a laissé une chance au numéro un libyen contesté de toutes parts, affirmant que "la porte de la diplomatie" se rouvrirait dès que la répression aurait cessé.
Au pouvoir depuis plus de 40 ans, M. Kadhafi, qui a juré d'écraser la révolte, a prévenu samedi prévenu Paris, Londres et l'ONU qu'ils "regretteraient" toute ingérence.
La résolution de l'ONU impose une zone d'exclusion aérienne en Libye et permet des frappes aériennes contre les troupes pro-Kadhafi pour les contraindre à cesser la répression qui a fait des centaines de morts et poussé 300.000 personnes à fuir le pays depuis le début de la révolte le 15 février. Elle exige l'arrêt complet des attaques contre des civils.
Mais sur le terrain, et alors que rebelles et gouvernement s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu annoncé vendredi par le régime, des combats ont eu lieu à l'entrée de Benghazi. Un avion militaire des rebelles a été abattu par les pro-Kadhafi.
Dans l'après-midi, les loyalistes continuaient de tirer à l'arme lourde contre des quartiers résidentiels tout proches de Benghazi, selon des témoins. "Ils ont l'ordre de tirer indistinctement. Ce qui se passe est un massacre", a affirmé l'un d'eux.
Selon des rebelles, l'artillerie et les chars ont tiré contre les quartiers ouest, et certains des obus ont touché le centre de la ville.
Redoutant le pire, des milliers de personnes ont fui par familles entières. Voitures, minibus, camions ont pris la direction du nord-est, et de longues files d'attente se sont formées devant les stations service et les boulangeries.
Mais plus loin le long de la route, les passagers de ce début d'exode ont pu bénéficier de la solidarité des habitants, qui offraient de l'eau, de l'essence, de la nourriture, un hébergement.
Dans l'ouest, les loyalistes avançaient avec des chars vers Zenten, à 145 km au sud-ouest de Tripoli, pilonnant les abords de cette ville rebelle et poussant ses habitants à la fuite, selon un témoin.
Les rebelles ont aussi annoncé avoir repoussé, au prix de 27 morts dans leurs rangs, une offensive des forces gouvernementales vendredi à Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli. Samedi, la ville était calme.
A Tripoli, des centaines de Libyens se sont rassemblés au quartier général de M. Kadhafi "en prévision de frappes françaises", selon la télévision d'Etat, et les autorités ont emmené une cinquantaine de journalistes étrangers, dont celui de l'AFP, y faire un tour.
Et dans une tentative de trouver "une solution africaine", des membres du comité de l'Union africaine (UA) sur la Libye ont annoncé qu'ils se rendraient dimanche à Tripoli.

jeudi 17 mars 2011

Dossier: Les discours de l'Empereur du Japon Hiro-Hito

                            Hiro hito Tenue Traditionnelle
                                    L'Empereur du Japon Hiro-Hito (1901-1989)

L'empereur du Japon, Hiro-Hito (Hirohito ou Hiro Hito) a prononcé à la fin de la seconde guerre mondiale deux discours extrêmement importants pour l'histoire de son pays : le 15 août 1945 avec celui de la capitulation du Japon et le 1er Janvier 1946 avec la déclaration d'humanité où il renonce à sa divinité et devient un simple mortel.


15 août 1945 : discours de capitulation du Japon (Gyokuon-Hôsô)
Dans ce discours, appelé Gyokuon-Hôsô, l'Empereur reconnait la défaite inconditionnelle du Japon en acceptant la déclaration de Potsdam, ce qui met fin à la seconde guerre mondiale dans le Pacifique.
Hiro hito Discours End Of War02 Hiro hito Discours End Of War01 Disque
L'Empereur enregistrant son discours                 Le disque de l'enregistrement

C'est la première fois dans toute l'histoire du Japon que le peuple japonais a pu entendre la voix de son empereur. Le discours a été enregistré le 14 août par l'Empereur, sur un disque, et c'est ce disque qui sera radiodiffusé le 15 août à midi 
dans tout le JaponA noter que l'Empereur s'est exprimé dans un japonais archaïque, utilisé uniquement dans l'ancienne cour impériale, et qui était incompréhensible pour le commun des mortels. De ce fait beaucoup d'auditeurs n'ont donc pas compris le sens des paroles de leur Empereur; ajoutez à cela la pauvre qualité de l'enregistrement audio, le fait aussi que l'Empereur ne faisait pas directement référence à la capitulation, à la défaite mais plutôt à l'acceptation des termes de la conférence de Postdam et vous comprendrez que les auditeurs étaient déboussolés quant à l'attitude à adopter. Ceci avait été prévu et c'est pourquoi un commentateur japonais de la radio expliqua clairement le sens du message aux auditeurs, à savoir que le Japon avait perdu la guerre et que celle-ci était enfin terminée. Sur le Wikipédia anglais nous pouvons lireque selon le journaliste français Robert Guillain, habitant Tôkyô lors de cette annonce, les japonais se sont alors retirés pendant plusieurs heures chez eux pour pleinement comprendre et accepter ce qu'ils venaient d'entendre (source http://en.wikipedia.org/wiki/Gyokuon-h%C5%8Ds%C5%8D).
Source du texte : http://www.39-45.org/viewtopic.php?f=19&t=20377. Un grand merci à Shiro pour avoir saisi le texte car, à ma connaissance, il n'existait pas en français sur le web!
"A Nos bons et loyaux sujets,
Après avoir murement réfléchi aux tendances générales prévalant dans le monde et aux conditions existant aujourd'hui dans Notre Empire, Nous avons décidé de régler la situation actuelle par mesure d'exception.

Nous avons ordonné à Notre Gouvernement de faire savoir aux Gouvernements des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de Chine et d'Union soviétique que Notre Empire accepte les termes de leur Déclaration commune.

Nous efforcer d'établir la prospérité et le bonheur de toutes les nations, ainsi que la sécurité et le bien-être de Nos sujets, telle est l'obligation solennelle qui Nous a été transmise par Nos Ancêtres Impériaux et que Nous portons dans Notre Cœur. C'est d'ailleurs en raison de Notre sincère désir d'assurer la sauvegarde du Japon et la stabilisation du Sud-Est asiatique que Nous avons déclaré la guerre à l'Amérique et à la Grande-Bretagne, car la pensée d'empiéter sur la souveraineté d'autres nations ou de chercher à agrandir notre territoire était bien loin de Nous. Mais voici désormais près de quatre années que la guerre se prolonge. Bien que tout le monde ait fait de son mieux - en dépit des vaillants combats livrés par Nos forces militaires et navales, de la diligence et de l'assiduité de Nos serviteurs et dévouement de Nos cent millions de sujets - la guerre a évolué, mais pas nécessairement à l'avantage du Japon, tandis que les tendances générales prévalant dans le monde se sont toutes retournées contre ses intérêts. En outre, l'ennemi a mis en œuvre une bombe nouvelle d'une extrême cruauté, dont la capacité de destruction est incalculable et décime bien des vies innocentes. Si Nous continuions à nous battre, cela entrainerait non seulement l'effondrement et l'anéantissement de la nation japonaise, mais encore l'extinction totale de la civilisation humaine. Cela étant, comment pouvons-Nous sauver les multitudes de Nos sujets ? Comment expier Nous-même devant les esprits de Nos Ancêtres Impériaux ? C'est la raison pour laquelle Nous avons ordonné d'accepter les termes de la Déclaration commune des Puissances.

Nous ne pouvons qu'exprimer le sentiment de notre plus profond regret à Nos Alliés du Sud-Est asiatique qui ont sans faillir coopéré avec Notre Empire pour obtenir l'émancipation des contrées asiatiques. La pensée des officiers et des soldats, ainsi que tous les autres, tombés au champ d'honneur, de ceux qui sont morts à leur poste, de ceux qui ont trépassé avant l'heure et de toutes leurs familles endeuillées Nous serre le cœur nuit et jour. Le bien-être des blessés et des victimes de la guerre, et de tous ceux qui ont perdu leur foyer et leurs moyens d'existence, est l'objet de Notre plus vive sollicitude. Les maux et les souffrances auxquels Notre nation sera soumise à l'avenir vont certainement être immenses. Nous sommes pleinement conscient des sentiments les plus intimes de vous tous, Nos sujets.

Cependant, c'est en conformité avec les décrets du temps et du sort que Nous avons résolu d'ouvrir la voie à une ère de paix grandiose pour toutes les générations à venir en endurant ce qu'on ne saurait endurer et en supportant l'insupportable. Ayant pu sauvegarder et maintenir la structure de l'Etat impérial, Nous sommes toujours avec vous, Nos bons et loyaux sujets, Nous fiant à votre sincérité et à votre intégrité. Gardez-vous très rigoureusement de tout éclat d'émotion susceptible d'engendrer d'inutiles complications; de toute querelle et lutte fratricides qui pourraient créer des désordres, vous entrainer hors du droit chemin et vous faire perdre la confiance du monde. Que la nation entière se perpétue comme une seule famille, de génération en génération, toujours ferme dans sa foi en l'impérissabilité de son sol divin, gardant toujours présents à l'esprit le lourd fardeau de ses responsabilités et la pensée du long chemin qu'il lui reste à parcourir. Utilisez vos forces pour les consacrer à bâtir l'avenir. Cultivez les chemins de la droiture; nourrissez la noblesse d'esprit; et travaillez avec résolution, de façon à pouvoir rehausser la gloire inhérente de l'Etat impérial et vous maintenir à la pointe du progrès dans le monde."

Ce texte en français provient du livre "Hiro-Hito l'empereur ambigu" d'Edward Behr.
 Il est également repris à l'identique dans le livre "Les 100 discours qui ont marqué le XXe siècle".

Le discours en japonais
Hiro hito Discours End Of War03
Hiro hito Discours End Of War04
Hiro hito Discours End Of War05
Hiro hito Discours End Of War06
Le même discours, sur une seule page
Hiro hito Discours End Of War07

Vous pouvez télécharger ce discours ici
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/42/Imperial_Rescript_on_the_Termination_of_the_War.ogg
et ici http://www.reikanido.com/ghj/audio/gyokuon-housou.mp3

Vidéo en français de la retransmission du discours 

http://www.youtube.com/watch?v=KnvrvS-0PUY
Vidéo en japonais de la retransmission complète du discours  http://www.youtube.com/watch?v=FQsxwXWLpAI 
Hiro hito Discours End Of War08

Hiro hito Discours End Of War10
Les japonais furent appelés à se rassembler pour écouter leur Empereur

Hiro hito Discours End Of War11

Hiro hito Discours End Of War12

Hiro hito Discours End Of War13
Le choc fut tel que beaucoup s'effondrèrent : pour la première fois de son histoire, le Japon va être occupé par une puissance étrangère
A noter deux tentatives désespérées de militaires japonais pour que cette radiodiffusion n'ait pas lieu : le 14 août ils ont tenté de voler et détruire le disque enregistré mais ils échouèrent; une autre fut tentée le 15 août, directement dans la station assurant la retransmission mais là aussi ce fut un échec (source  http://en.wikipedia.org/wiki/Kyujo_incident).Hiro hito Discours End Of War15 Shizuto HarunaShizuto Haruna, un ingénieur du son qui participa à l'enregistrement du discours de l'Empeur
Hiro hito Discours End Of War14 Morio Tateno
Morio Tateno, travaillant à la station de radio lors de cette dernière tentative et qui l'empêchat


01 Janvier 1946 : Déclaration d'Humanité (Ningen Sengen 人間宣言)
Ce discours a eu lieu cinq mois après la fin de la guerre, le 1er Janvier 1946. L'Empereur y renonce à son statut divin et devient un simple mortel, comme tous ses concitoyens.

Source http://www.forumjapon.com/forum/viewtopic.php?p=130638#130638.
Merci à Akaguma pour 
avoir saisi le texte.

Le texte en japonais
朕ト爾等國民トノ間ノ紐帯ハ、終始相互ノ信頼ト敬愛トニ依リテ結バレ、單ナル神話ト傳説トニ依リテ生ゼルモノニ非ズ。天皇ヲ以テ現御神トシ、且日本國民ヲ以テ他ノ民族ニ優越セル民族ニシテ、延テ世界ヲ支配スベキ運命ヲ有ストノ架空ナル觀念ニ基クモノニモ非ズ

Chin to nanji-ra kokumin to no aida no jûtai wa, shûshi sôgo no shinrai to keiai to ni yorite musubare, tan naru shinwa to densetsu to ni yorite shôzeru mono ni arazu. Tennô o nite akitsumikami to shi, katsu Nippon kokumin o nite hoka no minzoku ni yûetsu seru minzoku ni shite, nobite sekai o shihai su beki unmei o yû su to no kakû naru kannen ni motozuku mono ni mo arazu.

"Les liens entre Nous et vous, le peuple, ont toujours reposé sur la confiance et l'estime mutuelles. Ils ne dépendent pas de simples mythes ou légendes. Ils ne sont pas fondés sur le concept fictif que l'Empereur serait une divinité vivante, et que le peuple japonais serait supérieur aux autres races et destiné à régner sur le monde." 
Hiro hito Paris Match03L'Empereur prononçant son discours

Hiro hito Paris Match02
Le général Mac Arthur et l'Empereur Hiro_Hito

Après avoir renoncé à son statut divin, l'Empereur va parcourir son pays pour aller à la rencontre de son peuple
Hiro hito Paris Match04

Hiro hito Peuple01

Hiro hito Peuple02

Hiro hito Peuple03
L'Empereur arrivant dans une salle d'école

Hiro hito Peuple04

Hiro hito Peuple05
Même les actualités américaines parlaient de ces rencontres entre Hiro-Hito et ses sujets

Hiro hito Peuple06

Hiro hito Peuple07

Vidéo de ces rencontres 
http://www.youtube.com/watch?v=2Rah-vBIOcE


Hiro hito Paris Match01 Hiro hito Paris Match05
Hors-Série de Paris Match, numéro 2053 H-2054 H, dépôt légal 3ème trimestre 1988, consacré au dernier Empereur-dieu. Enormément de photos inédites en France sur Hiro-Hito, de son enfance à sa vieillesse; un numéro historique!
Photos en meilleure qualité ici http://medeeenfurie.com/blog/2011/02/19/hirohito-le-dernier-empereur-dieu/

Japon : Les marocains et le séïsme japonais



« Les Marocains résidant au Japon sont sains et saufs », a assuré, aujourd’hui, l’ambassade du Maroc à Tokyo. Parmi les milliers de victimes du séisme qui a touché, vendredi 11 mars, le nord du pays, il n’y  aurait aucun Marocain.


Parmi les victimes signalées du tremblement de terre au Japon de vendredi 11 mars, il n’y aurait aucun Marocain. La situation au Japon empire au fil des heures. Le nombre de victimes recensées ne cesse de s’accroitre. L’ambassade du royaume basée à Tokyo a cependant confirmé qu’« aucune victime n'est à déplorer parmi les ressortissants marocains établis au Japon. »
Via un communiqué parvenu aujourd'hui, mardi 15 mars, à la MAP, l’ambassade explique que l’absence de décès s’explique par le fait que  « la plupart de nos ressortissants résident dans la ville de Tokyo et les régions avoisinantes ». Selon l’ambassade, 5 Marocains seulement  vivaient dans la zone la plus touchée par la  catastrophe naturelle. Ils ont pu quitter la préfecture de Miyagi pour se rendre à Tokyo.
Une cellule de crise a été mise en place à l’ambassade du Maroc afin de venir en aide aux ressortissants marocains. Opérationnelle 24 heures sur 24, cette cellule s’occupera aussi de la transmission des consignes des autorités japonaises.
Cependant, la communauté marocaine du Japon de Tokyo , serait-elle encore en danger? Alors que l’ambassade de France au Japon a démenti, aujourd’hui, l’arrivée d’un nuage radioactif à Tokyo, un autre séisme a secoué la capitale. L’épicentre est situé à Shizuoka, à 120 kilomètres de la capitale. Estimé à 6 degrés sur l’échelle de Richter, ce nouveau tremblement de terre a fait trembler les immeubles. Pour l’heure, les deux réacteurs nucléaires de la zone fonctionnent normalement.


Dossier: L'Interview de SM le Roi par un quotidien japonais



Texte intégral de l'Interview de SM le Roi au quotidien économique japonaisNihon Kezaï Shimbun

Tokyo - 25/11/2005


Question : 
Quelle évaluation peut-être faite des relations entre le Maroc et le Japon, 50 ans après l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays ?

Réponse de SM le Roi : 

Permettez-moi tout d'abord de me réjouir du fait que ma visite coïncide avec la commémoration du cinquantième anniversaire de l'indépendance du Maroc. C'est aussi l'âge, comme vous le relevez, de nos relations diplomatiques. Ce qui nous unit ne se limite pas à l'échange d'ambassadeurs il y a 50 ans.

Les traditions millénaires de nos deux pays donnent à nos relations une profondeur historique unique sur la scène internationale. Nous avons, chacun de son côté, cultivé notre héritage civilisationnel, avec la même ambition de nous ouvrir sur le reste du monde.

Nos préoccupations étaient les mêmes. Par exemple, au 19e siècle mon ancêtre Moulay Hassan I-er, conscient des enjeux de la révolution industrielle, avait envoyé plusieurs délégations pour une formation en Europe aux nouveaux concepts de production de l'époque.

Au même moment, l'Empereur Meiji initiait la même démarche, animé de la même volonté. Voyez-vous, malgré l'éloignement géographique, nous partageons les mêmes ambitions pour nos deux pays, les mêmes valeurs aussi de dialogue, de modération et d'ouverture, sans jamais nous départir de ce qui fait notre identité propre.

Je crois que ces points communs, dans un monde aussi tourmenté que celui dans lequel nous vivons aujourd'hui, sont autrement plus importants que tous les indicateurs à travers lesquels on évalue habituellement l'état des relations entre deux Etats. Ceci étant dit, les chiffres sont plutôt encourageants dans différents domaines.

Le Japon occupe la seconde place en tant que pourvoyeur d'aide publique au développement au Maroc et la 7éme parmi les créanciers bilatéraux. Sur le plan politique, J'apprécie que nous puissions avoir la même position sur les grandes questions qui préoccupent le monde comme la lutte contre la pauvreté, le dialogue nord-sud, le processus de paix au Proche Orient ou le terrorisme.

Question :

Quel objectif s'est assigné Votre Majesté pour sa visite au Japon, pays dans lequel vous vous êtes rendu à deux reprises lorsque vous étiez Prince Héritier ?

Réponse de SM le Roi :

Je m'y rends aujourd'hui avec toujours autant de plaisir et d'intérêt pour le dynamisme exceptionnel de l'économie de votre pays. Ce dynamisme conjugué à nos ambitions et aux potentialités multiples offertes par le Maroc, sont à même d'élever nos relations économiques et commerciales à un niveau unique dans la région.

Aussi, nous encourageons les investisseurs nippons à renforcer leur présence au Maroc d'autant qu'il existe un cadre de coopération qui présente de nombreux avantages. Evidemment, il peut-être revu, amélioré en permanence au gré des contacts bilatéraux de haut niveau que Je souhaite voir se multiplier à l'avenir.

Sur le plan politique, nous allons tout naturellement nous concerter sur différentes questions qui nous préoccupent. A ce sujet, nous souhaitons voir le Japon jouer un rôle plus important au sein des instances onusiennes. La gravité des événements en Irak où doit prévaloir la souveraineté et l'unité du pays nous interpelle tous et le processus de transition doit y être accéléré.

Evidemment, nous évoquerons les derniers développements de la situation au Maghreb, en Afrique et en Méditerranée. Le Proche orient et l'injustice vécue quotidiennement par nos frères palestiniens demeurent également à l'ordre du jour.

Question : 

Justement Majesté, le Maroc a été et reste un acteur majeur du processus de paix entre Palestiniens et Israéliens. Quelles sont aujourd'hui les conditions d'une accélération de ce processus et de son aboutissement à court terme ?

Réponse de SM le Roi : 

Il y a évidemment plusieurs conditions mais Je crois qu'elles ne peuvent porter leurs fruits que si la sagesse et la modération, qui ont cédé la place à une très grande radicalisation des réactions et des positions, reprennent le dessus.

Je pense qu'aujourd'hui, après une période où le dialogue était pratiquement rompu entre les différentes parties, nous assistons à une dynamique nouvelle, un nouvel état d'esprit, fragiles certes, mais qui doivent être encouragés.

Lorsque J'ai personnellement adressé des lettres aux présidents palestinien, israélien et américain pour les féliciter des efforts qui ont permis le retrait israélien de la bande de Gaza, étape importante de la réactivation de la feuille de route, J'entendais justement signifier Mon soutien à cette dynamique. Maintenant que le retrait a été réalisé, il s'agit de résoudre les questions en suspens qui feront de l'après retrait un succès.

Il y a notamment la liberté de mouvement des Palestiniens, l'amélioration de la situation économique de la vie quotidienne des Palestiniens qui vivent, dans leur grande majorité, dans des conditions précaires. La communauté internationale doit redoubler d'efforts pour consolider cet acquis, l'objectif, ne l'oublions pas, étant l'établissement d'un Etat palestinien souverain, indépendant, viable et démocratique vivant dans la paix et en bonne intelligence avec Israël. Pour ma part, J'y mettrais toute ma détermination.

Question : 

Le terrorisme menace la sécurité dans le monde. Comment est-ce que le Maroc y fait face et quelle est la situation spécifique au Maroc à cet égard ?

Réponse de SM le Roi : 

Vous savez à quel point les Marocains sont directement concernés par cette question. Nous avons été victimes, touchés dans notre chair, par la barbarie des terroristes lors d'attentats qui nous ont endeuillés le 16 mai 2003 à Casablanca.

Je vous le rappelle aussi que deux de nos concitoyens, innocents, ont été enlevés le 20 octobre dernier en Irak. Le Maroc a toujours condamné avec la plus grande fermeté le terrorisme quelles qu'en soient les motivations.

D'ailleurs, aucune justification ne peut-être tolérée face à la violence aveugle. L'invocation de la religion par certains groupuscules terroristes pour perpétrer de tels actes de violence doit être combattue justement pour protéger l'un des messages essentiels de l'Islam qu'est la tolérance et l'acceptation de l'autre.

Notre identité arabo-berbéro-musulmane a fait de nous un peuple exceptionnellement ouvert, fier de sa culture et de ses traditions.

Nous revendiquons cette identité et à chaque fois que nous avons été touchés comme nous le sommes encore aujourd'hui avec ces deux enlèvements en Irak, les Marocains sont descendus par centaines de milliers dans les rues pour réaffirmer cette fierté et leur condamnation du terrorisme.

Je crois que le meilleur rempart contre le terrorisme est notre capacité à nous mobiliser à chaque fois que nos valeurs nous semblent en danger de façon évidemment tout à fait pacifique en respectant les valeurs démocratiques auxquelles le Maroc est très attaché. L'autre rempart, c'est un développement économique et une cohésion sociale suffisamment dynamiques pour réduire les poches d'exclusion et de marginalisation.

C'est aussi les réformes du champs éducatif et du champs religieux que nous avons accélérées et qui donnent aujourd'hui de très bons résultats. Enfin, je dirai que les valeurs qui sont les nôtres et notre détermination, quelle que soit la douleur ou la brutalité des événements, sont nos meilleures armes contre les extrémismes.

Question : 

Comme vous avez commencé à l'aborder Majesté, le Maroc a entrepris de vastes réformes aux plans politique, économique et social. En cette fin d'année 2005, quel regard votre Majesté porte sur les résultats obtenus et quels développements nouveaux faut-il en attendre pour le futur ?

Réponse de SM le Roi : 

Vous savez, lorsque Je suis monté sur le trône, toutes les questions étaient pour moi prioritaires. Mon père SM Hassan II, que Dieu l'ait en sa sainte miséricorde, a ouvert une grande partie des chantiers du Maroc indépendant et moderne. Lorsque Je vois le travail considérable qu'il a mené, J'éprouve beaucoup d'admiration et une immense fierté comme tous les Marocains, Je lui rends hommage.

Je travaille non seulement à la consolidation des dossiers qu'il a ouverts comme celui du respect des droits de l'homme avec notamment la création de l'Instance Equité et Réconciliation pour tourner définitivement la page sur les violations commises par le passé, mais aussi à la concrétisation rapide de nouveaux chantiers ouverts ces dernières années : alphabétisation, réforme du champs religieux, assurance maladie obligatoire, réforme de la justice, scolarisation des petites filles, création de l'institut royal pour la culture Amazigh, sans parler de tous ces grands projets structurants comme le port de Tanger-Med ou celui du Bouregreg à Rabat, où encore les grandes zones touristiques qui vont créer des centaines de milliers d'emplois.

Il y a la réforme de la "Moudawana", le code de la famille. C'est une réforme à laquelle Je suis très attaché car elle fait aujourd'hui des Marocaines, des citoyennes à part entière. Toutes les composantes de la société marocaine l'ont favorablement accueillie. C'est justice rendue aux femmes que de l'avoir entreprise et J'avoue que c'est pour moi une grande source de satisfaction.

Plus récemment, nous avons lancé l'"Initiative nationale pour le développement humain". Il s'agit d'un vaste programme destiné à donner un coup d'accélérateur au développement socio-économique en favorisant notamment la réinsertion dans le tissu productif des franges de la population les plus marginalisées.

C'est une réponse réelle, concrète à une problématique au c ur des préoccupations internationales. De ce fait, l'intérêt manifesté par nos différents partenaires étrangers est important, d'autant que le modèle qui est le nôtre tient compte de nos spécificités et de nos moyens. C'est une réforme ambitieuse et bien sûr, Je la présenterai à mes interlocuteurs au Japon.

D'ailleurs, ils n'ont jamais manqué d'être présents aux côtés du Royaume pour l'accompagner dans son développement et je les en remercie. Bien sûr, il y a encore tant de choses à réaliser mais Je crois que grâce à nos convictions, la mobilisation de mon gouvernement, de toutes les institutions, de la société civile, très dynamique dans tous les domaines, les Marocains ont raison d'être optimistes et cela en dépit des difficultés.

Question : 

L’intégration maghrébine est en sommeil. Quelles sont les perspectives de relance de ce processus du point de vue du Maroc ?

Réponse de SM le Roi : 

Le Maroc est le premier à regretter cet état de fait et notre frustration est d'autant plus grande que le traité instituant l'Union du Maghreb Arabe a été signé chez-nous, à Marrakech, en 1989.

Ayant été moi-même témoin, aux côtés de mon regretté père, de l'acte de naissance de l'UMA, Je me rappelle encore l'immense espoir que cette signature avait suscité chez les cinq peuples de la région qui sont unis par une profonde communauté d'histoire, de religion, de langue et de destin et qui, ensemble, constituent un potentiel économique important qui devrait nous permettre de mieux faire face à la mondialisation et de nous positionner en partenaire fort et crédible vis-à-vis des autres ensembles régionaux telle que l'Union européenne.

Malheureusement, le processus de construction maghrébine est toujours hypothéqué notamment par le différend sur le Sahara qui continue de nous opposer à nos voisins algériens et qui est, en réalité, une survivance de la guerre froide et de la rivalité qui opposaient les deux anciens blocs.

Nous demeurons attachés à l'UMA et le Maroc qui a toujours exprimé sa disponibilité au dialogue dans le cadre des Nations unies, est pour une solution politique de ce différend sous la forme d'un statut d'autonomie définitif qui respecte sa souveraineté et son intégrité territoriale.

J'espère que l'Algérie intégrera cette dynamique de paix afin de relancer l'édification maghrébine sur des bases saines et claires.


dimanche 13 mars 2011

Maroc : Intervention musclée des forces de l'ordre à Casablanca



Intervention musclée des forces de l’ordre ce dimanche en début d’après-midi, devant le bureau du Parti Socialiste 
Unifié (PSU), à Casablanca. Alors que des sympathisants du mouvement du 20 février envisageaient de se réunir dans la matinée, vers 11h00, sur la place Mohammed V pour un sit-in, les forces de l’ordre “ont dispersé les gens qui se rendaient en direction de la place pour ensuite l’encercler”, explique Amine Moqadem, l’un des membres organisateurs du Mouvement, avant d’ajouter “qu’une centaine de personnes ont été arrêtées”, avant d'être “libérés  en milieu d'après-midi” selon Ahmed Habchi, membre du PSU.
En début d’après-midi, les forces de l’ordre ont une deuxième fois dispersé la foule qui s’était par la suite rassemblée devant les locaux du PSU réclamant “la libération des détenus en échange de leur départ”.
L’ancien résistant Bensaid Ait Idder s’est en personne rendu sur place pour “soutenir le sit-in jusqu’à la libération des détenus”, selon ses termes avant de s’entretenir avec le préfet de police, entretien durant lequel les autorités ont promis leur libération.
Quelques minutes plus tard, au moins deux à trois personnes arrêtées sont libérées et apparaissent dans la foule. Parmi eux, Oussama Khalifi, qui dit “avoir été arrêté un peu après 11 heures alors que je me rendais en direction du lieu de rendez-vous pour le sit-in.”
Finalement, en début d’après-midi, les 400 à 500 personnes réunies devant les locaux du PSU ont été dispersées à coup de matraque par autant d’agents de sécurité, faisant un nombre indéterminé de blessés.
Selon l’un des membres du PSU contacté par nos soins, “il aurait été préférable que la police n’intervienne pas, sans quoi les manifestants seraient rentrés chez eux dans le calme” avant d’ajouter “qu’en milieu d’après-midi, 200 à 300 personnes étaient encore sur place.”
Les forces de l’ordre seraient intervenues face à la présence de membres de Al Adl Wal ihsane qui, selon eux, représentaient 80% de la foule.

Dossier: Maisons de retraite. Pas de quartier(s) pour les vieux



Dès janvier 2005, un rapport de l'Entraide nationale sur les associations de bienfaisance tirait la sonnette d'alarme sur la situation des personnes âgées au Maroc. Aujourd'hui, de plus en plus de vieillards se retrouvent à la rue.

Marrakech. Adossée à la piscine municipale, Dar Al Ajaza (La maison des vieux) est le repaire des retraités de la ville. Tous les jours, vers le milieu de l'après-midi, ils se réunissent autour des tables dans la cour du bâtiment. Ils jouent aux cartes, aux échecs, aux mots fléchés. Ils tuent le temps “en attendant notre dernier jour sur terre”, murmure.
L'haj Driss, un sourire serein sur les lèvres. Le soir venu, il rentre chez lui, dîne seul et se couche. Depuis cinq ans, ses jours se ressemblent. Sa femme morte et ses enfants mariés, il n'a plus que ses compagnons de jeu. Bien sûr, une fois par semaine, il déjeune avec ses enfants et ses petits- enfants, mais il refuse de vivre avec eux : “Je ne veux être un poids pour personne”, affirme-t-il. Dans la petite cour de Dar Al Ajaza, ils sont plusieurs à tenir le même discours. Les temps ont changé. La vie est plus chère, les appartements sont plus petits, les enfants occupés par le quotidien. Alors, tous se tiennent compagnie… en attendant. Et puis, eux au moins, “n'ont pas besoin de tendre la main”.

Les moins nantis, on les retrouve à quelques rues de là, à la maison de bienfaisance. Ceux-là n'ont plus personne ou leurs familles ne veulent plus d’eux. Ils sont trop vieux ou trop malades pour travailler. Ils n'ont plus d'argent et plus de maison. Pire encore, ils ne se souviennent plus qui ils sont et personne n'a cherché à les retrouver. Près de 250 vieillards se réfugient dans cette maison de bienfaisance, vivant aux côtés des orphelins, des SDF et des malades psychiatriques. Tous les ans, des dizaines d'autres transitent par cette institution. “On essaie de s'arranger comme on peut, avec les moyens du bord. On ne peut pas les jeter à la rue. Il n'y a pas de maison de retraite au Maroc”, explique simplement le directeur de l'institution, Mohamed Azgouze. A Casablanca, à la maison de bienfaisance de Tit Mellil, le constat n'est pas plus gai. 75 vieillards se partagent les locaux avec les autres “indésirables” de la société. Même son de cloche à Fès, à Tanger, voire même à Guelmim. Il n'y a plus une seule maison de bienfaisance au Maroc qui ne compte sa communauté de personnes âgées.

Des vieux à la rue

A l'origine de cette prise de conscience, un rapport de l'entraide nationale publié en janvier 2005 avec ses chiffres qui ne laissent plus aucune place au doute. La vieillesse est en passe de devenir un “drame national”. Les personnes âgées constituent 5% des 46 000 pensionnaires des associations de bienfaisance et 9% dans les centres urbains. Ces chiffres ne reflètent cependant que la partie visible de l'iceberg. On ignore combien d'entre eux vivent dans la rue. Seule certitude, la tendance s'est inscrite à la hausse depuis la fin des années 90. Eclatement de la cellule familiale, changement des habitudes sociales, hausse du coût de la vie, défaillance des systèmes de prévoyance sociale, accentuation des mouvements d'exode... Il y autant de paramètres pour expliquer le phénomène qu'il y a de vieillards dans la rue. “Dans le milieu rural, la solidarité familiale est encore une valeur forte. On n'osera jamais mettre un proche à la rue. Mais dans les centres urbains, la situation est plutôt inquiétante”, affirme Abderrahman Sabir, délégué de l'Entraide nationale à Casablanca. Cette inquiétude se retrouve d'autant plus justifiée que la pyramide des âges s’élargit d'année en année. En 2014, 9% de la population marocaine aura plus de 60 ans. Ce taux était de 5% seulement en 1985. A l'époque déjà, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) avait insisté sur la nécessité d'un plan d'action national, une recommandation dont avait fait fi Hassan II car, disait-il, “le jour où l'on ouvrira la première maison de retraite au Maroc, notre société sera en voie de disparition”. Il a même été jusqu'à jurer en conférence de presse que si une institution de cette nature venait à être construite au Maroc, il y mettrait le feu lui-même. A dater de ce jour, les quelques maisons de retraite que comptait le pays, et qui dataient du protectorat, ont été transformées en maisons de bienfaisance. Dans le fond, ce changement d'appellation n'a fait que maquiller la réalité, voire l'aggraver. “Nous sommes devenus une sorte de fourre-tout : aux vieillards se sont joints les orphelins, les malades mentaux, les handicapés, le tout sans que les moyens financiers suivent”, poursuit M. Azgouze.

L'Etat débordé

Résultat des courses, vingt ans après la fameuse déclaration de Hassan II, la lucidité s'impose. Les valeurs culturelles, dont s'était armé le “roi père” pour justifier son refus, ne font plus le poids face à la contrainte économique. “C'est triste à dire, mais il faut être riche pour vieillir aujourd'hui”, ironise cette infirmière de l'hôpital Ibn Toufaïl à Marrakech. “Il ne se passe plus une semaine sans que les pompiers ne nous amènent un ou deux vieillards ramassés sur les trottoirs. On les lave, on les soigne, mais on ne peut pas les garder indéfiniment à l'hôpital. Alors, on les transfère aux services sociaux”. Ces derniers s'efforcent de retrouver leurs familles. Et quand ça arrive, il n'est pas certain qu'ils y restent. “De plus en plus souvent, ce sont les enfants eux-mêmes qui les amènent ici, parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'en occuper ou simplement parce que leurs parents sont devenus séniles. Bien sûr, on essaie de les en dissuader, mais ça ne marche que rarement”, avoue M. Azgouze. C'est ainsi que Moulay Lahcen, le plus vieux des pensionnaires de la maison de bienfaisance de Marrakech y a atterri, après avoir été dépossédé de ses biens. Quand on est vieux, voire sénile, et issu d’un milieu défavorisé, on devient un poids pour les siens.

Au lendemain de la publication du rapport de l'Entraide nationale, l'alerte a été donnée au Secrétariat d'Etat chargé du Développement social, de la Famille et de la Solidarité et un service spécialisé ès-vieillesse est en passe d'être créé. “Pour l'instant, nous en sommes encore à la phase du diagnostic. Dès que ce sera fini, un plan d'action sera mis en place”, résume Nadia Baroudi, chargée de mission au cabinet de Yasmina Baddou. En attendant ce plan, les maisons de bienfaisance se contentent de traiter les arrivants au cas par cas. Elles acceptent les plus critiques, en refusent d'autres et comptent sur des initiatives privées pour partager le fardeau. “Nous ne pouvons pas prendre tous ceux qui frappent à notre porte. Nous n'en avons pas les moyens” affirme M.Azgouze. Pas plus tard que cette semaine, ce dernier a en effet dû refuser la candidature d'un retraité des Forces auxiliaires. “Un corps comme l'armée a les moyens de créer ses propres maisons de retraite. Il est temps de s'y mettre”, poursuit notre homme. Sur ce, il a renvoyé ses interlocuteurs à la wilaya. Ils tenteront d'initier un projet de maison de retraite pour les militaires dans le cadre de l'INDH (Initiative nationale pour le développement humain), “c'est en partie grâce à elle qu'on a ouvert les yeux sur la réalité”. Le ton est donné. Les maisons de retraite finiront à leur tour par être privatisées.



Témoignages.

Habiba. 60 ans
Je travaillais dans une famille depuis 45 ans. Il y a quelques mois, je suis tombée malade. C'est le tribut de l'âge. Et puis j'ai eu une cataracte. On m'a emmenée à l'hôpital pour m'opérer. Ensuite, on m'a transférée ici. Je ne l'ai pas choisi mais je n'ai pas vraiment à me plaindre. Au moins, je mange à ma faim, je bois à ma soif, j'ai un lit et les autres pensionnaires sont ma famille. J'ai trois frères et une sœur qui vivent à Marrakech. Ils viennent me rendre visite de temps à autre mais je n'irai jamais vivre avec eux. Je ne veux rien devoir à personne.

khadija. 52 ans
Mon mari m'a mise à la porte pour épouser une femme plus jeune que moi. Ça ne faisait pas sept ans qu'on s'était mariés. Il avait des enfants de son premier mariage et c'est moi qui les ai élevés. Mais aucun d'eux n'a pris ma défense quand mon mari a voulu divorcer. Je me suis retrouvée à la rue sans le sou. Et puis je n'avais pas de famille. Je me suis réfugiée sous la cage d'escalier de l'immeuble. J'y ai vécu pendant plus de deux mois jusqu'au jour où les voisins en ont eu assez. Ils ont alors appelé la maison de bienfaisance et m'y ont envoyée. Dès mon arrivée, à l'examen médical, j'ai appris que j'avais un cancer du sein. Après l'ablation, j'ai choisi de rester ici. Ça fait un an et demi maintenant.

Moulay Lahcen. 90 ans
J’étais marchand ambulant. Je n'ai pas eu d'enfants, mais j'ai des neveux et des nièces. Certains sont en Angleterre et d'autres en Algérie. Ils m'appellent au téléphone de temps en temps. C'est eux qui m'ont amené ici. Après le décès de ma seconde épouse, sa famille m'a tout pris. Je me suis retrouvé à la rue. Je suis retourné vivre chez les miens. Un jour, ils sont venus me voir et m'ont dit qu'ils m'emmenaient à la plage de Sidi Rahal pour les vacances. Je les ai suivis, bien sûr. Mais en descendant de la voiture, je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas de plage. Je me suis retrouvé ici, dans cette immense cour avec plein de vieillards.

X ben X.
On ne connaît ni son nom ni son âge et encore moins son origine. X ben X, la soixantaine apparemment largement entamée, est muette. Elle s'efforce de raconter son histoire avec des signes de la main. On comprend seulement qu'elle a été abandonnée par ses employeurs après des années de service. Elle a atterri dans la maison des vieux, il y a plus de quatre ans. Depuis, elle n'a jamais reçu de visites et ne semble pas s'en soucier. Ses co-pensionnaires l'appellent “leur fée”. C'est elle qui leur rend le sourire quand ils perdent espoir.