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jeudi 28 juillet 2011

Le Grand Maroc

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Le Grand Maroc est un concept développé par le gouvernement marocain dans les années 1950 et 1960. Ce dernier a publié un document pour revendiquer des territoires qui en ont fait partie historiquement : la Mauritanie, une partie du Sahara algérien et le Sahara occidental.
La Mauritanie, avant son indépendance, fut divisée entre les partisans du rattachement au Maroc et les partisans d'un État mauritanien indépendant. En 1963, une guerre éclate entre le Maroc et l'Algérie autour des territoires frontaliers, revendiqués par le Maroc et sous contrôle algérien depuis l'indépendance de l'Algérie.
Le Maroc revendique le Sahara espagnol (Sahara occidental) jusqu'en 1975, date à laquelle il en prend le contrôle.
La thèse voit le jour en 1955 durant le mandat d'Allal El Fassi qui était un opposant au monarque marocain et qui était président du parti de l'Istiqlal. Horma Ouled Babana, cadre du parti de l'Istiqlal et ancien député de la Mauritanie, déclara que la limite méridionale du Maroc se trouvait à Saint-Louis au Sénégal et que le Maroc actuel ne représentait qu'un cinquième de ce qui serait le grand Maroc.
La thèse en question correspond à une politique irrédentiste défendue depuis l'indépendance par certaines personnalités et certains milieux nationalistes. Il repose sur l'idée que le Maroc doit légitimement recouvrir l'ensemble des territoires qui lui ont été amputés à la veille et durant le protectorat. Les limites territoriales de ce Grand Maroc sont variables. Elles incluent généralement l'intégralité de la Mauritanie, le quart occidental du Sahara algérien ainsi qu'une partie du Mali.
Aujourd'hui la grande majorité des défenseurs de cette thèse sont regroupés au sein de l'Istiqlal. Pour autant, la majorité des Istiqlalis a depuis quelques décennies déjà abandonné le rêve de reconstituer le Grand Maroc, et ce afin de mieux se focaliser sur le développement économique du Maroc et surtout de régler le conflit latent au Sahara occidental que le Maroc considère comme faisant partie intégrante de ses Provinces du Sud.


Socle historique


Avant-propos


Le Maroc a été, et ce au moins jusqu'au Traité de Fès, une nation essentiellement tribale. Le Makhzen devait asseoir son autorité en multipliant les allégeances avec les tribus berbères, mais aussi bédouines. Le mode de conquête territoriale classique tel qu'on a pu le connaître dans l'Europe moderne n'a pu exister que dans les plaines fertiles (Haouz, Saïss, Gharb, Chaouia-Ouardigha, Doukkala-Abda,Souss, Tadla), dans les Villes Impériales et les cités caravanières. Aujourd'hui encore on retrouve des vestiges de cette constante juxtaposition et imbrication entre pouvoir royal et ordre tribal lors de la Fête du Trône durant laquelle certains représentants des principales tribus peuvent parfois faire mine de prêter serment à la personne du Roi (Bey'a). Ce fonctionnement engendre ipso facto une précarité de la construction nationale en ce sens que les frontières se font et se défont au gré des allégeances et des trahisons des tribus, des zaouïas et des cités.


Genèse de l’État marocain et premières dynasties

Le Maroc, en tant qu'entité politique définie, date de 789 et de la fondation de la dynastie idrisside par Idris Ier ou plus exactement de 791 et de la proclamation formelle de la monarchie marocaine. Dans les années 820, le Maroc débordait déjà de ses frontières actuelles puisqu'il avait pour frontière orientale l'Oued Mina, affluent du Chelif, à l'est de la ville moderne d'Oran et s'étendait au sud jusqu'au nord du Banc d'Arguin. Puis le Maroc sombre dans l'anarchie et se disloque. Cette configuration politique avec une affirmation exacerbée de l'ordre tribal sera récurrente dans l'histoire marocaine. La dynastie almoravide quant à elle a la particularité d'être née en dehors des frontières actuelles du Maroc puisque son berceau historique se trouve sur l'île de Tidra au large de la Mauritanie. Ayant pour capitale Marrakech, la dynastie englobera toute la Mauritanie actuelle, le nord du Mali (Taoudeni et Taghaza), le Maroc, l'ouest algérien jusqu'aux environs de l'oued Kramis ainsi que l'Andalousie. Une fois encore, le Maroc s'étend donc largement au-delà de ses frontières actuelles, et ce durant au moins 70 ans. S'ensuivent ensuite 120 années de suprématie almohade durant lesquelles là encore le Maroc s'étendra au-delà de ses frontières actuelles, privilégiant une extension le long de la façade méditerranéenne du Maghreb jusqu'à Tripoli que vers le Sahel. Les Mérinides connaîtront des hauts et des bas mais s'efforceront dans leur obsession tlemcennienne d'étendre leur influence dans l'arrière-pays steppique algérien. Ainsi s'assureront-ils l'allégeance du M'zab et des oasis du Touat et de Gourara. Ils ne perceront en revanche que brièvement vers l'est, atteignant tout de même brièvement Kairouan. Au sud, leur influence s’étendra jusqu'entre Lâayoune et Boujdour (avec une certaine stabilité).


« Moyen Âge », construction du Maroc moderne et période préprotectorale

Après la domination mérinide, le Maroc sombre dans un profond chaos durant laquelle se multiplient les royaumes éphémères et les alliances sans lendemain. Le Maroc demeurera dans cet état de délabrement durant 140 ans. L'anarchie profitera aux Castillans puis aux Espagnols et surtout aux Portugais. L'influence des chrétiens se limite en général à des comptoirs. Le xvie siècle voit l'émergence durable d'une nouvelle dynastie, celle des Saadiens. Après avoir écrasé les Portugais lors de la bataille des Trois Rois et contenu l'expansionnisme ottoman au-delà de la Moulouya, les Saadiens iront détruire l'Empire songhaï en 1591. L'Empire chérifien comprend alors le Maroc actuel, la Mauritanie, une partie du Mali (Taoudeni, Taghaza, Tombouctou et Gao) ainsi que l'ouest du Sahara algérien (région de Tindouf), Touat, Gourara). Les querelles dynastiques feront varier les frontières mais toujours est-il que l'influence des sultans marocains sera durable sur Tombouctou. La fin de la dynastie saadienne et les débuts de la dynastie alaouite occasionnent un reflux de l'influence des sultans marocains mais le volontarisme de Moulay Ismaïl engendrera une extension vers le Brakna et la confédération Trarza. Chinguetti, le Touat, Taghaza, Semara, Taoudeni et la région de Tindouf sont de nouveau sous la coupe directe des Marocains.

Le Roi Mohammed V, icône nationaliste et fervent défenseur de l'idée d'un Grand Maroc
Au xixe siècle, les Français s'introduisent progressivement au cœur du territoire mauritanien, d'abord dans la perspective de pacifier la vallée du Sénégal puis dans le cadre d'une extension coloniale assumée. Le 18 mars 1845, le Traité de Lalla Maghnia est signé entre la France maîtresse de ce qu'il convient d'appeler désormais l'Algérie, et l'Empire Chérifien. À noter que ce traité intervient moins d'un an après la déconvenue subie par le Maroc à Isly. Ce traité fixe les frontières entre les deux entités politiques. Celles-ci reprennent volontairement les frontières existaient l'Empire ottoman, désigné au sein du traité sous le nom de "Turquie", et ce afin de minimiser le risque de litige. Les frontières ne sont fixées qu'au nord des ksours de Figuig. L'absence de frontière au sud de Figuig est exprimée comme suit :Quant au pays qui est au sud des kessours des deux gouvernements, comme il n'y a pas d'eau, qu'il est inhabitable et que c'est le désert proprement dit, la délimitation en serait superflue.(Art. 6). Le sort des oasis du Touat, de Gourara et de Tidikelt est laissé en suspens. Ces trois oasis et le campement de Tindouf fondé dans les années 1850 par la tribu Tajakant sont capturés par les Français en 1901. En 1884, l'Espagne officialise le protectorat de Rio de Oro. En 1900, le Traité de Paris fixe les frontières entre la Mauritanie française et le Rio de Oro. En 1912, le Traité de Fès établit le protectorat français sur le Maroc. La même année les frontières sont fixées entre les possessions espagnoles au Maroc et celles de la France.


La thèse du Grand Maroc

La thèse du Grand Maroc prend peu à peu forme au sein des milieux indépendantistes marocains durant la seconde moitié du protectorat. Les réactions épidermiques au dahir berbère fédèrent les aspirations à l'unité nationale en ce sens que la quasi-totalité des dignitaires arabes et berbères s'indignent des tentatives de discrimination ethnique menées par l'occupant. L'ancrage africain de l'identité marocaine est quant à lui affirmé en 1948 par Allal El Fassi, emblème sinon initiateur de la théorie du Grand Maroc (il évoque alors la marocanité de Chinguetti). En cela il a sans doute été marqué par son exil au Gabon. Entre temps le Manifeste du 11 janvier a été signé par 66 figures de la Résistance, augurant des purges au sein du parti de l'Istiqlal et des pressions de plus en plus nombreuses sur le Sultan.


Bernard Lugan

L'historien Bernard Lugan voit que le général Charles de Gaulle a donné plus davantage à l'Algérie au détriment du Maroc, selon lui une partie du Sahara algérien appartient au Maroc.

Plus d'information : http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Maroc





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